Les patients souffrant de boulimie nerveuse ou d’hyperphagie boulimique succombent à leurs fringales, mais si les premiers tentent par tous les moyens d’éliminer ce qu’ils engloutissent, les seconds n’ont pas de comportements compensatoires et prennent du poids qui conduit souvent à l’obésité. Dans notre société de l’image et des réseaux sociaux, les troubles des conduites alimentaires (anorexie mentale, boulimie nerveuse, hyperphagie boulimique) touchent 3 à 4 millions d’individus en France ; 6 à 8 millions si on compte les formes incomplètes. La boulimie et l’hyperphagie boulimique et leurs formes partielles débutent le plus souvent à l’adolescence et au début de l’âge adulte. Avec l’anorexie mentale, la boulimie nerveuse est la deuxième cause de mortalité prématurée chez les 15-24 ans, juste après les accidents de la route ? Les données épidémiologiques nous apprennent que 28 % des adolescents avouent avoir des crises de boulimie. La boulimie touche 1,5% des 11-20 ans et concerne 3 filles pour 1 garçon. L’hyperphagie boulimique est plus fréquente (3 à 5 % de la population) Elle touche autant les filles que les garçons et elle est plus souvent diagnostiquée à l’âge adulte. Il existe cependant des formes précoces qui sont en outre plus sévères. Si on considère les formes partielles de ces troubles, celles-ci sont deux à trois fois plus fréquentes. Le DSM-V (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) répertorie ces troubles dans sa nosographie et la Haute autorité de santé a élaboré en 2012 avec l’Association Française pour le Développement des Approches Spécifiques des troubles des conduites alimentaires (AFDAS-TCA) devenue aujourd’hui la Fédération Française Anorexie Boulimie (FFAB) les recommandations de bonnes pratiques. Mieux comprendre ces troubles, c’est mieux dépister, mieux accompagner ces millions de jeunes en souffrance qui, souvent, errent longtemps avant de trouver les soignants et les structures de soins adaptés. L’ambition de cette formation est de donner quelques clefs pour repérer précocement ces troubles, de faire connaitre les dispositifs de soins existants afin de ne plus se sentir isolé face à cette maladie complexe, de guider l’apprenant dans sa pratique de soignant et le familiariser avec les différents soins – somatiques, nutritionnels, psychologiques et corporels – qui concourent au traitement